Nouvelle ligne ferroviaire : Toulon la grande perdante. On vous dit pourquoi

La « promesse client » du site de concertation de la SNCF :

Pour améliorer les mobilités du quotidien et répondre aux enjeux climatiques, un report des déplacements en voiture vers le train est souhaitable.

Pour cela une amélioration des services, et une offre plus importante de trains sont nécessaires.

Le projet Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur est une réponse à ces enjeux. Les aménagements prévus par la Ligne Nouvelle Provence côte d’Azur doivent ainsi permettre de :

  • dé-saturer les nœuds ferroviaires de  Toulon   pour répondre aux besoins de transports du quotidien des habitants
  • améliorer les liaisons ferroviaires entre ces métropoles, pour faciliter les déplacements au sein de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur,
  • ouvrir la région aux autres régions françaises et européennes et contribuer à la construction de l’arc ferroviaire méditerranéen entre l’Espagne, la France et l’Italie.

Les cahiers techniques :

A l’Ouest de Toulon

A l’Est de Toulon

 

COMPTE RENDU DES REUNIONS DE CONCERTATION LNPCA (16 octobre 2019)

Transmis par M. Emmanuel LE LOSTEC, merci à lui.

L’aménagement de la voie ferrée entre Marseille et Vintimille permettra, selon la SNCF,
d’apporter une réponse à la saturation du réseau routier du sud-est.
Une des caractéristiques de ce projet en 4 phases serait la mise en place à l’horizon 2026,
d’un RER « TOULONNAIS » qui pourrait circuler sur les voies existantes grâce à un
doublement du trafic des trains (phase 1) ainsi qu’un gain de 15 minutes pour les grandes lignes en provenance de Marseille (phase 2).
Cette augmentation capacitaire semble réalisable suite au déploiement du système
européen « ERTMS ».
Les réunions de concertation qui se sont tenues dans le Var ont mis en évidence d’une part le déséquilibre économique au niveau régional (A) et d’autre part l’absence de réflexion globale tant au niveau du département que sur l’intermodalité au cœur de la capitale varoise(B).

A) L’économie du projet

Le projet repose sur une répartition en quatre phases dont seules les deux premières sont abordées dans cette concertation.
Le budget, estimé pour les phases 1 & 2 à 3,08 milliards d’euros hors options, se répartit comme suit :

1) Phase 1

Bouches du Rhône : 353 M€ pour les réalisations à Marseille (Corridor ouest, bloc est,
Abeille, voies à la Blancarte..)
Alpes maritimes : 198 M€ pour les réalisations à Nice (Gare de Nice Aéroport)
Var : 184 M€ pour les réalisations varoises (Gare non identifiée sur la partie ouest MTPM, la Pauline et Carnoules à l’est)
Une analyse rapide de la ventilation des budgets met en évidence la distorsion des fonds
alloués aux trois métropoles de Provence Côtes d’Azur.

2) Phase 2

Les projets d’infrastructure relevant de la phase 2 confirment l’orientation des crédits vers les métropoles marseillaise et niçoise.
Bouches du Rhône : 1.954 M€ pour Marseille (gare, tunnel, technicentre de la Blancarte…)
Alpes maritimes : 391 M€ (Gare TER, terrier Grasse, voies supplémentaire Cannes, Antibes…)
Var : 0 € (aucun aménagement prévu)
Le Var ne semble pas être la priorité de la SNCF qui n’y consacre que 6 % du budget malgré l’absence d’infrastructures

B) Intermodalité dans le Var

1) L’emprise du RER au niveau départemental

Seules la gare de retournement de Carnoules (7 M€), et la bifurcation de La pauline (118 M€) située en zone SEVESO semblent être actées.
La gare située sur l’Ouest toulonnais est encore incertaine quant à son lieu d’implantation malgré plusieurs pistes envisagées : Ollioules, La Seyne, Six-fours (za des playes), Bandol, Saint-Cyr ?
Par ailleurs, le renforcement de la desserte vers Hyères, les connexions avec l’aéroport de Toulon Hyères ainsi qu’entre Carnoules et Brignoles n’apparaissent pas sur le projet relatif au territoire varois.
Afin de répondre à l’objectif de désaturation du réseau routier et d’anticiper l’accroissement de la population prévu dans les 10 prochaines années, de nombreux participants ont montré que l’offre du RER toulonnais devait se situer le plus à l’Ouest possible.

2) L’intermodalité au cœur de la capitale varoise.

Dans sa longueur, la capitale varoise s’étend sur près de 5 km. Sa topographie devrait lui
permettre de se doter de deux gares supplémentaires situées aux extrémités Est-Ouest de la ville de Toulon, l’une à Escaillon, l’autre à Sainte Musse (voir article Var Matin ci dessous à ce sujet).

L’implantation de ces gares, pourtant éloignées chacune de 2 km de la gare centrale, ne semble pas avoir été envisagée par le responsable de projet SNCF.
Le projet présenté ne les prévoit donc pas, ce qui conduira de facto à l’accroissement du
trafic en gare de Toulon centre. Cette gare et son environnement (la haute-ville), déjà
saturés, ne bénéficient dans le cadre du projet LNPCA d’aucun aménagement
complémentaire à l’existant.
Il n’est ainsi pas prévu d’ouverture vers le nord de la gare, d’aménagements pour les personnes à mobilité réduite, les personnes ayant des enfants en bas-âge (poussettes), de parkings complémentaires, de déploiement d’intermodalité urbaine et douce comme semble s’en désoler le responsable du projet SNCF.

Ce dernier a regretté à de nombreuses reprises l’absence d’implication des élus de la métropole et de la commune toulonnaise.

La mise en place d’une intermodalité globale au sein de la métropole Toulonnaise
permettraient de renforcer l’adhésion des populations au projet de RER de la métropole toulonnaise.

 

Illustration
Article Les deux nouvelles gares, ajoutées aux sept existantes dans l’agglo, permettront la mise en place d’un RER toulonnais. Photo Cyril Dodergny

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